Appel à témoins

LA CHAMBRE DU MYSTERE

Par Le 24/07/2023

LA CHAMBRE DU MYSTERE

 

 

 

Croyez-vous aux expériences paranormales ?

Je n’en ai connu qu’une – si du moins c’en est une.

J’avais quatorze ans, c’était l’été et je venais en vacances en Bretagne avec ma mère et mon beau-père. Nous avions loué une maison à étage. C’était une bâtisse un peu sombre et relativement vieille.

Un soir, dans ma chambre à part, j’éteignis ma lampe de chevet. Soudain, j’entendis des bruits de pas très nets qui semblaient se rapprocher de mon lit. Mon cœur se glaça dans ma poitrine. Je fis la morte. J’étais épouvantée. Des bruits de main fouillant dans je ne sais quoi, comme dans un sac en plastique, se firent entendre. Je m’étais tournée, montrant le dos aux bruits. Un temps et tout s’arrêta. Puis, deux ou trois pas reprirent. C’était tout contre moi !

Je crus mourir.

Heureusement, les bruits étranges cessèrent complètement.

Je ne sus jamais ce qu’il s’était passé. Il était évident que les sons entendus n’étaient pas ceux d’un rongeur.

Je ne peux m’empêcher de penser que, ce jour-là, j’ai été en contact avec un fantôme qui a eu pitié de moi.

Et vous, qu’avez-vous vécu de similaire ?

Tout le monde se fout de toi, Gene Tierney

Par Le 26/11/2020

TOUT LE MONDE SE FOUT DE TOI, GENE TIERNEY

 

 

 

 

En 2016, les gens étaient particulièrement impolis et j’entendais souvent balancer, au détour d’une phrase : « Tout le monde se fout de toi ! » Je subissais beaucoup de ces moqueries, prononcées d’un ton froid et dépréciateur, mais, pour moi, le « Tout le monde se fout de toi ! » était souvent complété par le nom : « Gene Tierney », car on m’avait associée à cette actrice, ce qu’à l’évidence mon physique ne méritait pas.

La scène la plus violente et la plus évidente de ces mouvements de foule fut celle d’Hérouville-Saint-Clair, à une conférence de Michel Onfray, où toute la salle, des centaines de personnes, se retourna vers moi et me dit : « Gene Tierney, tout le monde se fout de toi ! Tu es juste venue faire une fellation ! » Puis, comme je levais le visage : « Regardez comme elle lève le cou ! On dirait une truie ! » Je ne sus jamais ce que j’avais fait pour mériter cela, j’étais juste un visage que l’on distinguait beaucoup.

A Paris, je faisais souvent l’objet d’interpellations et de brutalités dans la rue. Une fois n’est pas coutume, une femme me remercia dans le métro en me disant : « Merci Gene Tierney ». Mais, la plupart du temps, j’avais une mauvaise image. J’étais, je crois, décrite comme une mythomane et une fille à privilèges, comme si c’était moi qui avais réclamé le surnom de l’actrice. Un jour où je passais un concours de bibliothécaire, la vieille surveillante trépigna violemment derrière moi : « Tout le monde se fout de toi, Gene ! » Et, quand je quittai un wagon, une femme résuma fort bien ce qui m’arrivait en disant : « Quand on ne l’aime pas, on la surnomme Gene Tierney ; quand on l’aime, on la surnomme Jean ».

Je ressentais du verre coupant sous ma peau quand on invoquait le nom de la star pour me rejeter ; c’était extrêmement violent et injuste, un véritable racisme à la tête et au nom.

Il me semblait à l’époque que Gene Tierney était tenue pour une star rubbish et qu’on avait tout oublié de son modèle, l’actrice hollywoodienne merveilleusement belle et aimée des cinéphiles. Celle-ci n’avait jamais eu de problèmes d’impopularité ni fait preuve de ridicule. Son nom était associé à des grandes réussites cinématographiques. De fait, aucun forum cinéphile ne mentionna le détournement qui était fait de son nom, et qui me scandalisait comme une évidente preuve de grave inculture.

Parfois, à la longue, j’étais blessée même quand ce n’est pas moi qu’on visait directement. Un après-midi, à la Fnac, une vendeuse s’exclama : « Pour lire, il faut avoir du temps ! », puis elle rajouta haineusement : « Tout le monde se fout de toi, Gene Tierney ! » Cette star était vraiment un bouc-émissaire… Ma mère, alors que j’étais de passage à Talant chez elle, voulut me mettre dans la confidence : « Cette Gene Tierney qui essaie d’être publiée mais qui n’y arrive pas (juste mon histoire, fichtre !), nous, les vraies gens, les petites gens, qu’est-ce qu’on en rit ! »

Ses vraies gens, ses petites gens, juste des lepénistes !

Puis, avec l’année, la mode d’insulter Gene Tierney, et moi avec, est passée. Je ne sus jamais ce qui expliquait ce mouvement de psychose collective. Je ne vis jamais un reportage, ne lus jamais un encart dans le journal dénonçant ce phénomène de société. Aujourd’hui je me demande si je n’ai pas eu d’hallucinations. Si vous, parmi mes lecteurs, avez des souvenirs concernant cette expression, merci de m’en tenir informée.