ATTENTION ! EDITIONS ENCRE ROUGE

ATTENTION ! EDITIONS ENCRE ROUGE

 

 

 

En parcourant Internet il y a plus d’un an, je tombai sur un éditeur d’assez mauvaise réputation, car, selon des témoins, il avait coutume d’appeler des auteurs et de vouloir les publier sans avoir lu leur manuscrit. C’est ce qu’il fit pour La Boite à révolutions ; heureusement, ce recueil de nouvelles échut finalement aux éditions Maïa. Cependant, être appelée m’avait suffisamment fait plaisir pour que j’envisage d’envoyer un autre de mes textes au même éditeur, André Israël d’Encre Rouge. Je lui fis donc parvenir Caramel, et attendis le délai prescrit de cinq semaines. N’obtenant aucune réponse, je me manifestai. André Israël me répondit finalement :

« Je n’aime pas justifier mes choix. Mais, si vous insistez, il y a de la place dans la collection Lignes et Pages au début de l’année prochaine ».

J’obtempérai avec joie. André Israël était affable au téléphone. Il ne croyait cependant pas à mon livre dont il ne percevait pas la sensibilité et me dit même qu’il s’agissait d’un ouvrage qui allait endormir le lecteur, ce qui ne s’est jamais produit puisque ceux qui m’ont lu l’ont généralement trouvé original, touchant et amusant.

Il m’enjoignit à retravailler Caramel en inventant de longs dialogues entre mon chat et moi. Ce que je fis, plutôt sceptique à l’idée de m’éloigner de la vérité.

Enfin la publication arriva, le livre fut disponible sur les plateformes deux mois à l’avance. André Israël me surprit en me demandant si j’avais fait de la promotion. A vrai dire, comme j’allais le découvrir, il considérait qu’un éditeur n’avait pas à promouvoir un livre, mais que c’était à l’auteur de se faire commercial et de vendre celui-ci, d’organiser des séances de librairies, de s’inscrire à des salons du livre…

Pour moi, les choses n’allèrent pas bien loin. Trois libraires me refusèrent des séances de signatures ; je tentai en vain de vendre le livre dans une épicerie ; finalement seuls des amis l’achetèrent. Il ne fut même pas proposé d’occasion sur des plateformes. Pendant ce temps-là, André Israël, de plus en plus aigre et sauce vinaigre sur son compte Facebook, passait son temps à écrire que ses auteurs ne lui permettaient pas de gagner sa vie, qu’ils avaient profité de sa bonté et avaient oublié l’existence de leur propre livre ; avec cela, des éloges pour les rares auteurs qui signaient des dédicaces, notamment pour une comtesse ne travaillant pas et signant des livres érotiques. Il écrivit qu’il résilierait tous les contrats qui rapportaient moins de cent livres en deux ans. Il en supprima soixante dans les Editions Encre Rouge, comme heureux de se venger de ses auteurs en leur faisant cadeau d’un mail de rupture.

Je me sentais évidemment visée, mais je pensais qu’il attendrait deux ans avant de me dire adieu. Or, il y a quelques jours, en prenant le train, au bout de sept mois je reçus déjà mon mail de résiliation pour Caramel, faute de ventes satisfaisantes ; et comme je demandai à racheter des exemplaires du livre, André Israël me répondit joyeusement que les fichiers de décommercialisation étaient déjà expédiés. Désormais, le livre n’est plus trouvable sur aucune plateforme.

Conclusion, si vous voulez donner votre âme à Encre Rouge et Lignes et Pages, sachez ce qu’il risque de vous arriver, ou vous bénéficiez d’un large réseau et vous avez tout le temps de travailler sans formation à la « promotion » de votre livre, ou on détruit votre âme de papier. Les considérations commerciales y sont bien plus importantes que la vraie littérature.

Date de dernière mise à jour : 21/07/2022

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