VALERIE GALLARD, DES DESSINS POEMES

VALERIE GALLARD, DES DESSINS POEMES

 

 

 

 

Peintre, Valérie Gallard a une passion pour le dessin. Elle dessine tous les jours, exécute un dessin par jour, au crayon noir. De cette activité foisonnante, elle a extrait un livre, Expression libre, paru aux éditions Jets d’Encre. Divisé en plusieurs parties (« Entre mode et tendance », « Entre instrument et musique »…), ce recueil explore l’univers de l’artiste qu’un œil vif et passionné rend attentive à tout. Ce sont d’abord des dessins d’observations. Ce que Valérie voit, elle le capture ; ce qui est autour d’elle devient sujet. Elle dit elle-même : « Je m’inspire de l’air du temps ». Elle complète : « Et lorsque j’accroche sur quelque chose, j’en fais une toile ».

Parfois préliminaires à la peinture, donc, mais le plus souvent exercices autonomes, ces dessins dévoilent les goûts de l’artiste. Travaillant dans un magasin de chaussures, passionnée de mode, la dessinatrice aime représenter de jolies femmes portant de beaux vêtements. Autodidacte apprenant à jouer de la guitare, elle prend plaisir à dessiner des personnages maniant des instruments de musique. Comme beaucoup de ses toiles évoquent les rues des villes, elle sait croquer les immeubles, l’architecture, à laquelle elle consacre une partie de son livre. Cependant, ce sont les personnages qui semblent retenir le plus son attention ; elle en crée de toutes sortes, dans des situations parfois cocasses, comme cet homme assis avec une bouteille à qui parle une tête, sans doute son ange gardien lui recommandant d’abandonner l’alcool. Cet autre homme, assis lui aussi et buvant, avec un soleil posé sur la tête, d’où perlent de grosses gouttes de sueur. Ce bel adolescent, ressemblant à Rimbaud, poursuivi par un monstre. Ces couples faisant l’amour… car une partie du livre s’intitule « Entre nu et érotisme ».

Je dois avouer que de nombreux dessins, suggestifs ou surréalistes, m’ont posé des problèmes d’interprétation. Quand j’hasardais telle ou telle lecture, je constatai que ce n’était jamais ce qu’avait imaginé Valérie. Il y a dans ses créations une telle part d’imagination, superposée aux modèles et à l’observation simple, qu’il n’est pas aisé de se faire du dessin une idée figée. Cet art est celui de la liberté. D’une certaine manière, on peut même dire qu’il s’agit de dessins poèmes, comme celui de cet homme qui s’envole avec son parapluie et que j’avais plutôt, moi, vu en train de tomber. Ce sont aussi des croquis ludiques, joyeux, crées par un esprit fantaisiste qui semble aimer et dévorer la vie.

Quand je rencontrai Valérie Gallard à un salon du livre, elle m’expliqua qu’Expression libre avait été publié afin d’offrir aux personnes visitant ses expositions une occasion de découvrir son art à travers un ouvrage au prix accessible, car peu de personnes peuvent se permettre d’acheter carrément une toile. Sa peinture était à mon humble avis la plus belle de toutes celles qui ornaient les murs.

 

 

VALERIE GALLARD, Expression libre, Editions Jets d’Encre, 2021, 130 pages, 15 euros.

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