ETRE PUBLIE

ETRE PUBLIE

 

 

 

En abordant ce sujet, je sais que je touche aux rêves de nombreuses personnes : publier un livre. Mais, ce faisant, je refuse catégoriquement le compte d’auteur qui nécessite de payer entre 1500 et 4000 euros. Si j’accepte de m’investir dans la création d’un livre, c’est à moindres frais et en l’échange d’une contrepartie, comme nous allons le voir.

Tout d’abord, vous saviez sans doute que moi, Marie Pra, après la publication de deux livres en Belgique sous l’auspice de deux éditeurs connus, j’ai été un auteur rejeté par la profession. Pendant dix ans tous mes manuscrits ont été refusés.

Heureusement l’an dernier je lis sur Facebook la publicité d’un éditeur d’un nouveau genre, Le Lys Bleu. Il publie facilement, tout ce qui lui semble bon, sans ligne éditoriale drastique. Cela lui vaut déjà des critiques. Les gémonies redoublent quand on apprend que leur contrat oblige à l’achat de quarante exemplaires pour en faire soi-même la promotion.

N’en pouvant plus du mépris des grands et petits éditeurs, je leur envoie deux dépôts précieux : « Quelle est ta sensibilité ? », un recueil regroupant vingt-quatre ans de mes poésies, et surtout le « Journal d’une adolescente », dont le titre tristement banal peut-être cache un vrai chef-d’œuvre, car ce livre est le fondement de mon activité d’écrivain. Ecrire et retravailler un journal à l’adolescence m’a permis de faire connaissance avec la littérature et le geste de narration.  C’est un recueil d’anecdotes, on ne s’y ennuie jamais et on passe d’une histoire à une autre comme on passerait d’un plat à un autre au restaurant. C’est un tableau des années quatre-vingt-dix. Et c’est le portrait d’une enfant sans père qui, à l’époque où cette question est de plus en plus taboue, expose ses difficultés, ses sentiments.

J’ai été très heureuse de voir ces livres acceptés par le comité de lecture du Lys Bleu, au bout de trente-cinq jours.

Je n’ai hélas pas reçu d’appel de l’éditeur, nous avons procédé par un échange de mails, même le contrat était électronique. La communication fut néanmoins agréable et fluide. Je pus choisir l’image de mes couvertures, le texte du quatrième de couverture. Quand mes quarante exemplaires me furent livrés deux mois plus tard, je tombai sur un joli travail, soigné, digne d’être accroché en librairie. Mais Le Lys Bleu ne fait que de l’impression à la demande et ne vend pas en librairie…

Aujourd’hui, je soupire : heureusement que j’ai eu mes quarante exemplaires ! Une grosse partie de la pile est épuisée. Cela m’a permis de faire ma promotion, d’envoyer, donner et vendre le recueil. Ainsi, « Quelle est ta sensibilité ? » a reçu une lettre élogieuse d’Amélie Nothomb, qui a beaucoup aimé mes poésies, et mon Journal a fait l’objet d’un excellent article dans La Faute à Rousseau, une revue spécialisée dans l’autobiographie.

Eh bien vous savez quoi, mes amis ? Au bout d’un an, malgré cela, je n’ai rien vendu. Nada, zéro, que dalle. Le bilan est accablant. Ca n’aurait pas été différent si j’avais été chercher les services d’un imprimeur à côté de chez moi. Le Lys Bleu, qui publie parfois des livres d’une très bonne qualité, en publie tellement qu’il ne peut s’investir dans la promotion médiatique de ses auteurs. On est laissé à soi-même.

Chers lecteurs de mon blog, si vous m’appréciez je vais vous demander de vous secouer un peu et de vous procurer mes livres. Il en va de la survie d’un écrivain. Vous ne perdrez rien : tous ceux que j’ai publiés sont d’une grande qualité. Vous trouverez les titres et les références sur ma page d’accueil. Je compte sur vous !

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