LE BON DIEU
Qu’est-ce que le bon Dieu et en quoi Dieu est-il bon ?
Je ne peux pas supporter les gens qui vous parlent de Dieu dans la rue ; je crains toujours qu’il ne s’agisse de Témoins de Jéhovah ou de missionnaires dont le but est de vous faire avaler leurs couleuvres.
« Je vais vous lire la parole du Christ, dit l’un, peu gêné de ralentir conséquemment votre marche.
-Désolée, ce n’est pas ma religion, répondez-vous poliment.
-Une religion, ça ne sauve pas, rétorque froidement votre interlocuteur. Je ne vous demande pas si vous avez une religion, mais demandez-vous si vous avez un sauveur. »
La glace est posée. Jésus devrait les haïr rien que pour ça. De façon générale, imposer Dieu dans une conversation est une décision qui frôle l’impolitesse.
J’ai relevé que la religion ne rendait pas parfait. Nous ne devrions jamais suivre les préceptes religieux lorsque ceux-ci sont intolérants. J’ai noté il y a peu l’attitude d’une de mes élèves qui disait qu’elle exclurait un homosexuel de sa famille, « parce que dans ma religion, c’est ainsi ». La colonne vertébrale de la religion commande donc des jugements plus rigides et plus secs que ceux que nous insuffle la nature. Il convient donc de ne pas écouter la religion quand elle est intolérante, et de ne surtout pas se forcer à la suivre.
La voix qui monte vers Dieu peut rester discrète. La prière ne demande pas toujours de la technique, elle peut être un simple propos relevé par une ou deux phrases type, et qui consiste à murmurer des confidences sur l’oreiller. Cela donne le sentiment d’une prière tendre et chaude, comme l’est la religion juive. Le Dieu qui se dessine est alors un Dieu de protection. Il est là pour encadrer la vie de la personne qui l’appelle, l’assurer de son soutien. Mais, se demande-t-on logiquement, comment est fait Dieu, et peut-il prêter attention à toutes ces bouches en même temps ? Dans notre égocentrisme, nous ne pouvons que penser qu’il entend.
Dieu est souvent le fait des pauvres. Il parait que la croyance existe dans de très bonnes familles, mais ce n’est pas la norme. Plus un homme est noyé, plus sa croyance rayonne. C’est un fait étonnant, que les refus de Dieu motivent l’amour des hommes, comme si le bonheur naissait au-milieu des manques.