CAT’S EYE
C’est un dessin animé japonais de soixante-treize épisodes, que je regardais à l’âge de neuf ans, que j’ai redécouvert avec enthousiasme à trente ans avec mon compagnon de l’époque, que je comprends et apprécie autant à plus de quarante-cinq.
Trois superbes jeunes sœurs, qui, en journée, tiennent le café « Cat’s eye », se mettent en combinaison la nuit pour aller voler, c'est-à-dire récupérer, les toiles et les œuvres d’art du peintre et collectionneur que fut leur père, réparties aujourd’hui dans différents musées ou aux mains de grands mafiosi. Elles ne tuent jamais, elles ne volent pas pour l’argent mais dans l’espoir de retrouver leur père disparu, et que la plus jeune du trio n’a jamais connu, en réunissant sa collection.
Agiles comme des chats, elles sautent d’immeubles en immeubles comme d’autres joueraient à la marelle, se faufilent dans les égouts et les bouches d’aération, et prennent leur essor dans les airs. Infiniment riches, suréquipées en machines et en informations, elles utilisent mille parades ingénieuses pour arriver à leurs fins, et chaque épisode est un feu d’artifices d’inventivité tissée sur le même canevas.
Là où ça se corse, c’est que le petit ami de l’héroïne est membre de la police et chargé d’arrêter ces voleuses qu’il côtoie tous les jours mais dont ils ignorent la véritable identité. Ce jeune inspecteur, incurable maladroit, est la source de nombreuses bouffonneries hilarantes tout au long de la série.
L’un des génériques d’ouverture du dessin animé est si érotique qu’il a été foncé lors de sa diffusion en France, avant que des parents hargneux ne le fassent interdire, comme si voir une belle femme en maillot de bain était une chose traumatisante. Je ne comprendrais décidemment jamais le puritanisme.
Nous avons eu la chance d’avoir une version française parfois mieux doublée que l’originale, avec un langage cru, imagé, vivant, des sur-traductions et des extrapolations géniales, les voix des personnages s’incrustant si bien dans les mailles de l’histoire que ces héroïnes de papier semblent vivre et respirer leur existence autonome. Les scénarii, aux tons résolument adultes, n’en sont pas moins une formidable source de détente.
Cat’s Eye, le générique d’ouverture de la première série, a été numéro 1 au Top 50 japonais en 1983. J’adore les sirènes de police qu’on entend au début, et qui semblent introduire l’aventure. Dancing in the sunshine, le générique de fin, ressemble à une leçon d’aérobic un tantinet orgasmique. Les deux autres génériques, Derringer, superbement imagé, et Hot Stuff, interprété par une Américaine, sont aussi dynamiques et de bonne qualité. Notons qu’en France nous avons eu droit à une chanson très entraînante et agréable, que j’écoute encore avec un plaisir infini !
Le dessin animé japonais a été particulièrement mis à l’honneur récemment grâce à la création d’une série française live, c’est-à-dire avec des acteurs réels. L’auteur du manga original avait donné son accord. Cette série française, contestée par certains fans car très différente du dessin animé, m’a énormément plu, je l’ai trouvé d’une originalité et surtout d’un suspens terribles !
J’ai des références anciennes et ne connais ni ne comprends les dessins animés actuels, sauf les films pour le grand écran. Cat’s Eye (1983-1985) est mon dessin animé télé préféré après Evangelion (1995). Et vous ?