DE PERE INCONNU
Un enfant né de père inconnu
Est sûrement le plus à plaindre
Je l’imagine toujours nu –
Moi je connais mon alphabet.
Qu’il est dur de procéder du néant
Vous les ricaneurs, les passants
Ayez pitié de l’enfant né d’un géniteur
Il y pense à ses heures
A peine ai-je connu mon père
Mais j’ai des portraits de lui
Son nom m’est langue familière
Et pourtant je suis en colère !
L’absence me jette en fureur
L’orphelinat m’est un lourd poids
A l’âge mûr j’ai fait mon choix
Je suis du côté des sans-voix !